Pour le journal du Référent du PLIE de Paris, journal qui s’adresse à tous les Référents Parcours PLIE.
La référente de Projets-19, Hélèna KERLAN a donné une interview sur la question de la gestion de l’absentéisme lors de l’accompagnement.
« Héléna, l’absentéisme des participants est une réalité à laquelle on ne peut manquer d’être confronté(e), en tant que RPP. Cela peut être difficile à vivre pour une professionnelle chargée de construire des parcours vers l’emploi. Comment le vis-tu ?
Je me dis que cela ne m’appartient pas, et qu’il n’y a rien de personnel dans les différentes absences. Tout ce que je peux faire, c’est rappeler les personnes, essayer de comprendre, faire mon travail au mieux.
Comment distinguer les absences dues à la situation instable des personnes et les absences qui traduisent un manque d’implication dans l’accompagnement ?
C’est assez difficile, à 1ère vue. On ne peut vraiment se faire une idée que lorsqu’on connaît bien la personne et qu’on a eu le temps de construire une relation avec elle. C’est aussi lors de l’entretien suivant (si la personne se présente !) qu’on peut se faire une idée plus précise. Parfois, il y a des personnes qui montrent une grande motivation pendant la phase d’accueil. Et tout à coup, on ne les voit presque plus. Ce sont des personnes qui ont besoin qu’il se passe quelque chose tout de suite, sinon ils se lassent. Or, la recherche d’emploi nécessite une grande persévérance.
As-tu repéré d’autres types d’absences dont tu voudrais nous parler ?
Il y a des personnes qui sont très présentes aux rendez-vous avec moi, mais qui trouvent toutes sortes d’excuses pour ne pas se présenter aux actions auprès des partenaires. Je pense par exemple à une jeune femme qui élevait seule son enfant et, de ce fait, n’avait pas travaillé depuis longtemps. Ce que j’ai fait, c’est que j’ai baissé le niveau d’exigence des actions, en l’amenant à faire un petit pas, à savoir se rendre juste à une action « Portes ouvertes ». Dans le même temps, j’ai été assez directe avec elle, en lui faisant comprendre qu’il fallait vraiment qu’elle se lance. Cela a fonctionné !
Dernière question : à quel moment considères-tu que tu as été suffisamment patiente et que c’est le moment d’arrêter ?
A mon avis, c’est vraiment du cas par cas. J’ai cependant en tête une dame qui se positionnait avant tout sur le plan affectif et pour qui l’accompagnement était avant tout un moyen de s’épancher. Du coup, elle m’appelait seulement quand elle avait besoin de parler. C’était un besoin assez impulsif qui disparaissait le temps que le jour du rendez-vous arrive. Résultat : elle ne se présentait pas aux rendez-vous qu’elle avait elle-même sollicités. J’ai fini par mettre fin à l’accompagnement, car il y avait au fond un malentendu sur sa finalité. »